Du confort à la simplicité, Sylvie a réinventé sa vie dans une Tiny House

Sylvie Pérenne incarne une histoire de transformation profonde, du confort d’une grande maison à l’exploration audacieuse d’une vie minimaliste. Ostéopathe établie, Sylvie a décidé en 2016 de changer de vie. Son premier pas vers la liberté a été de quitter sa demeure pour vivre dans un camion. Ce choix initial a été suivi par une immersion plus profonde dans la nature, où Sylvie a suspendu son hamac dans la forêt au plus proche de l’environnement. Aujourd’hui, sa quête de simplicité a trouvé une nouvelle expression dans une tiny house de 12m², nichée dans la Vallée de Munster.

Son récit intime, capturé dans “Mes Nuits Sauvages”, publié en mars 2021, offre un regard profond sur les défis et les récompenses de cette transition vers une vie plus authentique. Sylvie Pérenne devient ainsi une source d’inspiration pour ceux qui envisagent de repenser leurs propres choix de vie et de découvrir le bonheur dans l’essentiel. Son voyage, du confort d’une maison à l’authenticité d’une tiny house, témoigne d’une vérité intemporelle : parfois, c’est dans la simplicité que l’on trouve la plénitude.

Découvrez mon interview avec Sylvie Pérenne. Elle a transformé sa vie, passant des confins d’une grande maison à l’authenticité d’une tiny house. Dans cet entretien, Sylvie partage son périple, ses motivations profondes et la sagesse qu’elle a glanée tout au long de son voyage vers une vie plus simple et épanouissante.

Du confort à la simplicité

INSPIRATION ET DÉCISION:

M.M: Qu’est-ce qui vous a inspirée à choisir une Tiny House comme mode de vie?

Sylvie: Le chemin qui m’a mené à la mini-maison est long… au point que j’en ai fait un livre, « Mes nuits sauvages ». Je me trouve face à ce questionnaire avec la frustration de me dire que j’ai traité cette question dans le détail, et bien plus joliment que je ne pourrais le faire ici ! Je vais faire au mieux pour extraire quelques éléments cohérents pour répondre aux questions. 

Par accident, à l’âge de 33 ans, je me suis retrouvée à habiter dans un camion. Je n’avais pas prévu d’adorer cette vie : un minuscule intérieur et dehors, la nature pour salon-salle à manger-salle de lecture. Lorsque j’ai dû revendre mon véhicule-maison pour des questions de changements de normes en France, je ne voulais plus rentrer. J’ai passé huit mois équipée seulement d’un hamac dans les montagnes vosgiennes, avant de découvrir l’existence des Tiny House grâce à un livre aperçu dans une librairie. J’ai aussitôt adoré l’idée de mêler le confort d’une maison à la vie dehors qui me plaisait tant.

M.M: Comment avez-vous pris la décision de vivre dans une Tiny House?

Sylvie: Il me semblait qu’une Tiny House serait l’habitat idéal pour moi, fou comme un rêve et conforme à mes aspirations au beau, à la liberté, à rester au plus proche de mon authenticité. Alors je me suis dit que puisqu’il me restait une bonne quarantaine d’années à vivre, si je sortais de ma zone de confort au moins une fois par jour pour rendre possible mon projet, je finirais bien par y arriver. Et je me suis lancée. 

CONCEPTION ET CONSTRUCTION

M.M: Quels sont les aspects de la conception de votre Tiny House que vous appréciez le plus ?

Sylvie: Le toit ouvrant au-dessus du lit, la grande vitre qu’il contient juste au-dessus de mon oreiller, la lumière qui entre de partout, la forme arrondie des murs, la feuille de pierre en revêtement de douche, le voir brut qui fait mes étagères… Tout! J’aime chaque centimètre carré de ce minuscule intérieur. Plein de photos et vidéos sur mes réseaux 😉

M.M: Avez-vous participé à la construction de votre Tiny House?

Sylvie: Non, j’ai préféré laisser faire les professionnels, n’ayant ni goût ni compétence pour un tel chantier et un travail à plein temps que je ne pouvais me permettre d’abandonner.

VIE QUOTIDIENNE

M.M: Quelles sont les astuces d’organisation ou les solutions d’aménagement que vous trouvez les plus pratiques au quotidien?

Sylvie: Sélection difficile… Disons le toit ouvrant. Il me permet de n’avoir jamais trop chaud en été. Sans lui, je crois que la Tiny serait inhabitable lorsque le soleil cogne dessus toute la journée.

Ah! Et les roulettes sous les pieds de ma table à manger et tout faire, qui rendent l’espace plus fluide que lorsque je devais me contorsionner pour la contourner, ou m’assoir derrière.

M.M: Quels sont vos espaces préférés dans votre Tiny House et pourquoi?

Sylvie: Tous! J’adore être dans mon lit, toit ouvert ou non, sur ma banquette d’où je vois tout l’espace, sur l’escalier qui mène à la mezzanine pour la vue plongeante, dans ma douche pour l’impression de me trouver dans une grotte grâce au revêtement en feuille de pierre, en train de faire la cuisine devant une grande fenêtre qui donne sur les montagnes d’en face…

DÉFIS ET RÉCOMPENSES

M.M: Quels défis avez-vous rencontré en vivant dans une Tiny House et comment les avez-vous surmontés?

Sylvie: Les plus grands défis viennent avant la vie en Tiny, lorsqu’il faut la faire exister et accepter sur le projet un territoire donné. Pour moi, la Tiny House venant après une vie en camion, puis une vie dehors, elle a été un incroyable surclassement. Donc, pas vraiment un défi… Il y a pourtant mille particularités à cette vie dans un minuscule habitat. Là aussi, je ne saurais par où commencer si je devais résumer… 

M.M: Quels sont les aspects les plus gratifiants de vivre dans une Tiny House?

Sylvie: Ça peut être très variable en fonction des personnes et de leurs expériences… Pour moi, ça a été de me trouver dans un espace qui soit beau partout où je regarde, parfaitement à ma taille et répondant à tous mes besoins. Une sorte de rêve de cabane d’enfant et en même temps une vraie maison d’adulte qui fait exister dans le monde quelque chose qui s’approche du merveilleux. Ce sentiment est incroyable. Je me sens plus forte, plus enracinée et plus libre d’avoir un tel chez-moi.

CONSEILS POUR LES INTÉRESSÉS

M.M: Quels conseils donneriez-vous à ceux qui envisagent de faire le saut vers la vie en Tiny House?

Sylvie: Courage! Il vous faudra une immense ténacité, mais… ça en vaut la peine!

M.M: Quelles ressources ou communautés vous ont été les plus utiles dans votre parcours de vie en Tiny House?

Sylvie: Lors de l’élaboration de mon projet, j’ai énormément regardé de vidéos YouTube et je me suis beaucoup servie des groupes Facebook sur lesquels il y a beaucoup d’infos (genre « Collectif Tiny House »).

IMPACT SUR LE MODE DE VIE

M.M: Comment la vie en Tiny House a-t-elle changé votre perspective sur la consommation et le style de vie minimaliste?

Sylvie: Ayant vécu en camion, puis en hamac avant, pour moi, ça a été l’inverse : j’ai d’un coup eu beaucoup de place vide en rentrant dans ma Tiny House! J’ai donc recommencé à acheter des livres, des livres et… des livres! Mais effectivement je suis passée d’une grande maison à un camion de 6 mètres carrés a apporté bien des réflexions et prises de consciences. Pour le coup, il me semble impossible d’en faire une version de quelques lignes seulement ! Pardon…

M.M: Y a-t-il des surprises positives que vous n’auriez pas anticipées avant de vivre dans une Tiny House?

Sylvie: Bien sûr! Là aussi, il y en a eu beaucoup et je ne saurais les résumer en peu de mots. Si je vous en donne une à titre d’exemple ce serait… Le lien avec les autres, tiens. Moi qui avais très peur d’être marginalisée pour mon choix de vivre différemment, j’ai constaté que ma mini-maison faisait l’objet de beaucoup de curiosités et même, d’une certaine affection de la part de tellement de personnes que je n’aurais pas rencontrées autrement… Et suscitait une certaine admiration de la part de mes proches pour la réalisation d’un tel projet. Finalement, bien des discussions profondes et un rapprochement avec les autres. 

PROJETS FUTURS

M.M: Avez-vous des projets futurs liés à la Tiny house ou à votre style de vie que vous souhaiteriez partager?

Sylvie: La Tiny House étant minuscule, elle doit s’adapter à tous les changements dans la vie de son(ses) habitant(e)(s). Dans la mienne, de vie, est entré un grand bonhomme dont les bras et les jambes se cognent partout si bien qu’il n’aime pas venir dans mon antre. Nous vivons donc la plupart du temps chez lui et je me demande si la Tiny va rester mon bureau de luxe pour écrire, ou si je vais l’ouvrir à la location pour faire découvrir ce mode de vie que j’aime tant au plus grand nombre.

M.M: Quels sont vos rêves ou aspirations pour l’avenir en relation avec votre Tiny House?

Sylvie: La Tiny House a été le point de départ de la création de ma vie de rêve. Je me suis rendu compte en la voyant entrer dans la réalité que je pouvais réaliser tout ce que je voulais. J’ai donc écrit un livre sur cette étape essentielle de mon parcours, et découvert à cette occasion que l’écriture m’est devenue nécessaire. Mon aventure, aujourd’hui, est la route qui mène au rude métier d’auteure…

PARTAGE ET EXPÉRIENCE

M.M: Avez-vous des histoires amusantes ou des anecdotes à partager sur votre expérience en Tiny House?

Sylvie: Bien sûr, beaucoup. Là aussi, comment résumer ce que j’ai déjà écrit dans le détail? Lisez « Mes nuits sauvages »!

M.M: Comment percevez-vous le mouvement des Tiny Houses dans son ensemble et son impact sur la société?

Sylvie: Je trouve extraordinaire de proposer de la diversité au niveau habitats. De dire : nous faisons exister une solution de plus. Et de porter ces projets. Bravo à tous les rêveurs, qu’ils réalisent ou non ce qu’ils ont imaginé !